De bruit et de fureur

Deuxième long métrage du réalisateur iranien Saaed Roustaee, la loi de Téhéran relate la traque d’un narco trafiquant, Nasse Khakzad par un flic aux méthodes expéditives Samad, dans un décor urbain cauchemardesque.

En Iran, la plus petite possession de drogue est passible de la peine de mort par pendaison. Pourtant le pays est passé de 1 à 6,5 millions de consommateurs de crack. A la différence de ses contemporains, le jeune réalisateur emprunte les codes du thriller d’action pour dénoncer à travers ce polar social, le fléau de la drogue, le crime organisé et la corruption de la société des plus démunis aux plus nantis. Dans ce film en deux parties, on suit deux personnages, le flic et le baron de la drogue dans le huis clos oppressant d’un interrogatoire, où l’on en apprend un peu plus sur les zones d’ombres des policiers et les bribes d’humanité qu’il reste au trafiquant.

Filmé avec virtuosité et un sens du cadre aiguisé, on est pendant 2h15 bluffé de la scène d’ouverture avec la course-poursuite dans le dédale des rues de Téhéran à la scène finale ahurissante, en passant par les cellules sur-bondées ou les prisonniers viennent s’écraser contre les barreaux des geôles iraniennes, ou l’évacuation d’un bidonville, tournée avec une foule de vrais consommateurs de crack pareils à des zombies. D’autres scènes nous émeuvent comme celle où un enfant doit  opter pour sa propre survie ou la condamnation de son père.

Un grand polar, lauréat Grand Prix de la 38e édition du Festival international du Film policier.