Infirmière dans une maison de retraite, Estelle s’investit beaucoup trop. Chaque jour qui passe donne l’impression qu’elle perd pied avec la réalité.
Avec La Dame blanche, Quentin Zuttion rend un hommage tout en justesse et en sensibilité à nos aînés que l’on oublie un peu trop vite, et aux soignants qui les accompagnent jusqu’au bout de leurs vies.
Depuis dix ans, Estelle, dévouée et empathique, accompagne les résidents de la maison de retraite Les coquelicots. Elle écoute, console, embrasse, tisse des liens, lave, nourrit, apaise, accompagne… et s’attache inévitablement. Lorsque l’un d’entre eux rend son dernier souffle, c’est à chaque fois un nouveau coup dur et de plus en plus difficile à vivre. Une douleur qui finit par empiéter sur sa vie privée...
La douceur et l'attention sont au cœur de cet album qui montre sans artifice, sans fausse complaisance ce qui fait la vieillesse. On rentre dans l'intimité des personnes âgées, on y découvre leurs histoires, leurs rêves et leurs désillusions.
La sensibilité de l’auteur fait mouche avec son trait élégant plein de tendresse et de douceur pour ses personnages, avec ses superbes illustrations dominées par un bleu-gris un peu passé rehaussé par de rares touches de couleurs vives, un rougeoiement de cigarette, des fleurs éclatantes... Il ne cherche jamais à embellir ni à cacher les corps qui s’affaissent, les visages ridées, les taches de vieillesse.
Une évocation poétique et réaliste. C'est beau, c'est touchant.
Deux albums sur le même sujet avaient marqué l’année 2021 : Ne m’oublie pas d’Alix Garin et Le plongeon de Vidal et Pinel