Le loup dans la bergerie.
Un homme paraissant bien sous tous rapports, s’immisce progressivement dans la famille de Phénix, jusqu’à devenir son beau-père et transformer sa vie en cauchemar.
Tous les héros s’appellent Phénix, adaptation du roman éponyme de Natasia Rugani signée Jérémie Boyer, décrit avec justesse l’escalade sourde des violences domestiques et psychologiques.
Très complices et très proches, Phénix et sa petite soeur Sacha vivent dans une maison isolée près d’un lac avec leur mère, souvent absente pour son travail. Leur père est parti en mer il ya plusieurs mois et leur manque beaucoup. Tout va être bousculé quand le séduisant et charmant prof principal de Phénix, se met à fréquenter leur mère et s’installe dans leur vie. Qui aurait pu se douter que cet homme apprécié de tous, était loin d’être parfait ?
Jérémie Royer (Sur les ailes du monde, Audubon) traduit bien l’évolution de la situation et des comportements, la peur et le silence des victimes qui n’osent parler. Avec un trait sobre, des couleurs plutôt douces, une mise en scène efficace et pudique, il peint par petites touches, un geste, un regard, la lente descente aux enfers de Phénix et construit un personnage terrifiant.