La rentabilité, jusqu’à quel prix ?
Broyé par un système de management inhumain, un ingénieur voit sa vie se transformer en cauchemar.
Partant d’une histoire vraie, Le travail m’a tué d’Hubert Prolongeau, Arnaud Delalande et Grégory Mardon est une bande dessinée touchante et juste sur le drame des suicides au travail.
Carlos, fils de modestes immigrés espagnols, est un ingénieur modèle de l’industrie automobile à qui tout réussit. Son père lui a transmis sa passion pour les voitures et rêve d’en construire un jour. Son rêve se concrétise lorsque, après de brillantes études à Centrale, il est embauché dans une entreprise bien connue du secteur automobile. Tout bascule quand la compagnie déménage, entraînant deux heures supplémentaires de trajet quotidien, et un travail en open space. Des cadres plus jeunes lui imposent des objectifs inatteignables et une pression permanente. Malgré son désir de réussir, sa vie se transforme en un enfer quotidien impactant également sa famille.
Le trait de Grégory Mardon, toujours juste, simple mais très expressif, montre qu'aucune échappatoire n'est visible et envisageable pour Carlos. Son dessin est d’une redoutable efficacité, traduisant avec pudeur et justesse le désarroi grandissant de Carlos qui, emprisonné dans cet engrenage, perd peu à peu pied et glisse, inexorablement, vers l’abîme…
Le travail m’a tué brosse un tableau peu reluisant du monde de l’entreprise… Poignant et glaçant.