Un savant mélange de polar et d’uchronie.
Le dernier Atlas raconte la folle aventure d'un truand nantais ayant pour mission de trouver des matériaux radioactifs.
Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, au scénario, Hervé Tanquerelle, au dessin, signent le premier épisode d'un étonnant, palpitant et prometteur triptyque, sur fond de guerre d’Algérie et de catastrophe environnementale.
Ismaël, lieutenant d'un gang criminel de la région nantaise, relève les compteurs dans les bars. Son patron lui demande de récupérer, pour des maliens, des éléments pour faire une bombe. Impossible de refuser. Il propose de remettre en état un des robots Atlas, afin d’en récupérer ses composants radioactifs. Ces robots français géants, conçus pour aider à reconstruire le pays après la Seconde Guerre mondiale, avaient été démantelés, sauf un, suite à un grave accident durant la guerre d'Algérie. Au même moment, une ex-reporter de guerre assiste à un phénomène écologique et sismique étrange et menaçant. Ismaël pense que le dernier Atlas pourrait bien être le seul moyen pour lutter contre cette terrible menace.
Commençant comme un polar classique et un récit d’action, l’intrigue glisse rapidement vers la science-fiction et l’uchronie. On passe d’un genre à un autre d’une manière fluide et naturelle. On est immédiatement plongé au cœur de cette aventure aux nombreuses pistes ouvertes. Avec la guerre d’Algérie et ses conséquences, le dérèglement climatique et écologique en toile de fond, cette histoire qui se veut grand public, se dévore avec un plaisir croissant. Les personnages sont solidement campés, et on s'attache rapidement à Ismaël, un anti-héros à la cinquantaine passée.
Aidé par Fred Blanchard pour le design des robots et par les couleurs judicieuses de Laurence Croix, Tanquerelle adopte un dessin plus réaliste qu’à l’accoutumée et un trait nerveux qui donne un rythme enlevé. Sa galerie de personnages est aussi pour beaucoup dans la réussite de cet album.