Insoumise, féministe, espionne et surnommée la Hyène de la Gestapo.
Violette Morris, championne toutes catégories, lesbienne assumée, accusée d'être une espionne de la Gestapo, a vraiment existé et défrayé la chronique des années vingt.
Premier volet passionnant sur cette légende du sport signé Kris et Bertrand Galic, sur un dessin de Javi Rey.
Pas très gracieuse, souvent désagréable, mais battante et courageuse, Violette Morris n’a eu de cesse de braver les interdits et de s’imposer dans des activités jusqu’alors réservées aux hommes. Sa devise : « Ce qu'un homme fait, Violette peut le faire ». Elle fut l’une des sportives la plus titrées de l’histoire en boxe, football, athlétisme, course automobile…. Lesbienne, féministe, amie de Jean Cocteau et de Joséphine Baker, elle se fiche de l’opinion générale et effraye la bonne société. Accusée de collaboration avec les nazis, elle trouve la mort dans une embuscade organisée par la Résistance. Son amie d’enfance, fictive, soupçonne que son assassinat est dû en réalité à sa façon de vivre et tente de lever le voile sur cette histoire troublante.
Entre enquête policière et biographie, les auteurs se lancent sur la piste de cette athlète hors norme des années 30. A-t’on voulu tuer la collabo ou la femme trop libre pour son époque ? Ils parviennent à la rendre humaine et dressent un portrait ambigu, tout en finesse, de Violette. Au dessin, Javi Rey réalise une bonne restitution de l’époque et sa mise en page est particulièrement dynamique.
La lecture de ce destin, aussi troublant que sombre, est prenante, et donne efficacement envie de lire la suite…