Un polar politique noir, amer et délicieusement désespéré.
Déçu par les promesses non tenues de mai 68, le groupe Nada, composé de six militants d'extrême gauche, décide de frapper un grand coup.
Après La princesse de sang, Doug Headline adapte Nada, un troisième scénario tiré de l’œuvre de son père, Jean-Pierre Manchette. Au crayon, Max Cabanes, au sommet de son art, nous immerge dans la folie de l’activisme et de la répression du début des années 70 en France.
Avec des parcours, des profils et des âges très disparates, ces écorchés vifs désespérés et paumés, ne forment pas un groupe uni. Pour autant, poussés par leur haine du système, ils sont bien décidés à tenter le tout pour le tout et d'enlever un diplomate américain en visite à Paris. Lâché sur leur piste, un commissaire ancien du S.A.C aux méthodes radicales, va mener une traque sanglante aux "anarchistes". Rien ne va se passer comme prévu et dès le début on sent que tout cela va mal finir...
Nada est une bande dessinée très dense où Doug Headline colle au plus près de ce polar politique écrit comme un manifeste contre l'action terroriste, avec des personnages complexes et des dialogues forts, découpés au scalpel.
Cabanes restitue avec une fidélité frappante le Paris des années 70. Avec des couleurs froides, il crée une ambiance glaçante et poisseuse. Pluie et brouillard sont omniprésents et renvoient à l'état psychologique des personnages. À coups de petits traits, il réalise des visages très expressifs et réalistes qui respirent l'urgence et le désespoir.