Trente ans après l'abolition de l'esclavage, les negro-spirituals et les chants de travail se fondent dans ses douze mesures, dans le Mississippi, en Géorgie, au Texas . Au même moment, à la Nouvelle-Orléans ou à Memphis apparaissent les minstrels shows, spectacle itinérants qui regroupent des chanteurs, des chanteuses, des musiciens et des acteurs noirs.
Les plus anciennes formes de blues proviennent du Sud des Etats -Unis, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ces formes étaient le plus souvent orales, accompagnées parfois par un rythme donné par des instruments rudimentaires. C'est principalement dans les champs de coton de la région dite du Delta, que ces formes prennent des tours plus complexes.
Puis le blues a évolué avec des instruments simples, tels que la guitare acoustique, le piano et l'harmonica. La légende raconte que l'un des guitaristes bluesmen, Robert Johnson aurait signé un pacte avec le diable qui lui aurait permis de devenir un virtuose du blues.
D'un point de vue technique, le blues repose sur trois éléments : un rythme souvent ternaire syncopé ,l'harmonie en I-IV-V, et la mélodie qui utilise la gamme blues et les notes bleues. Le blues a eu une influence sur une très large variété de styles musicaux. .Au-delà de stricts canons techniques, le blues se caractérise souvent - mais pas toujours - par une humeur teintée d'une certaine langueur ou mélancolie.
Rythme
Le rythme le plus employé du blues repose sur une division ternaire de chaque temps appelée Shuffle où chaque temps est divisé en trois croches dont on ne marque que la première et la troisième. On crée ainsi une impression de décalage quant à l'emplacement "naturel" des notes. Les temps forts, comme dans la majorité des musiques issues du blues, sont le "2" et le "4", contrairement à la musique traditionnelle européenne. Le terme de Shuffle est souvent employé pour désigner ce rythme quand il est joué à un tempo rapide. Le blues est plutôt synonyme de tempo medium voire lent.
Harmonie
Initialement assez libre, la structure harmonique du blues se fixe progressivement pour aboutir à une forme de base articulée autour de trois accords, généralement sur 8, 12 ou 16 mesures. La forme en douze mesures est — de loin — la plus commune ; on parle de « twelve bar Blues » (Blues de douze mesures). Ces trois accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V, représentant les premier, quatrième et cinquième degrés (c.-à-d. tonique, sous-dominante et dominante) de la gamme majeure correspondant à la tonalité du morceau. ex. : Do/Fa/Sol ("Blues en Do"), Fa/Si bémol/Do ("Blues en Fa"), Mi bémol/La bémol/Si bémol ("Blues en Mi bémol"), etc. Les accords de base comportent le plus souvent la septième (mineure). Dans les formes plus élaborées, les musiciens recourent fréquemment à des accords de neuvième, ainsi qu'à différentes altérations.