Pour son premier long-métrage de fiction, 20 000 espèces d’abeilles, la réalisatrice espagnole Estibaliz Urresola Solaguren explore les relations entre différentes générations de femmes d’une même famille, confrontée au questionnement de la jeune Lucía sur son identité de genre.
Dans la chaleur estivale du Pays Basque espagnol, une femme et ses trois enfants s’installent dans la maison de la grand-mère. L’un des enfants, Aïtor, 8 ans va faire connaissance d’une grand-tante qui soigne les abeilles et qui pourrait être le seul membre de la famille à l’écouter et comprendre son mal être.
Sans tomber dans le drame ou le film militant, la réalisatrice filme ces petits instants de grâce, dans une nature sauvage, où adultes et enfants se révèlent les uns aux autres. Durant cette parenthèse, au fur et à mesure du film, la caméra change peu à peu de point de vue et s’intéresse aux femmes de cette même famille offrant plusieurs histoires dans l’histoire. Chacune va devoir affirmer sa propre personnalité, faire ses propres choix, et pour cela transgresser l’ordre social et familial pour se faire accepter.
La jeune Sofia Otero, mérite amplement son prix du meilleur premier rôle à Berlin, par son interprétation juste et émouvante. Un film solaire tout en délicatesse.
« En admettant que 20 000 espèces d’abeilles nous apprenne à garder notre calme, Cocó prouve que l’identité est une matière qui se module aussi bien que la cire : Alors, il faut la prendre entre ses mains, la caresser, arrondir ses angles, mais l’important est de lui prêter attention. »