Disparition inquiétante dans les Pouilles.
Dans L’été sans retour, l’auteur belge Giuseppe Santoliquido plonge dans ses racines italiennes et signe un roman envoûtant.
Par le biais d’une histoire de disparition d’enfant inspiré d’un fait divers, il montre tout son amour pour cette terre.
Une jeune adolescente disparaît dans un village du sud de l’Italie complètement isolé et hors du temps. Rapidement la télé va s’emparer de cette tragédie pour en faire un événement de téléréalité suivi par le pays tout entier. Un jeune homme, bafoué par le village à l’époque des faits, revient sur les lieux des années plus tard et s’autorise à raconter cet épisode douloureux qui a bouleversé sa vie et celle de toute une région…
Un très beau roman, à la construction originale, captivant et passionnant parce qu’on est plongé dans la vie de villageois traversés par l’angoisse et la révolte, si proches et pourtant dévorés par les jalousies et les haines, et où les monstres vont se dévoiler… Il pose question sur notre regard face à la télé qui va mettre en scène la douleur d’une famille et abuser, de façon odieuse, de son intimité : où met-on les limites de l’indécence, jusqu’où va notre besoin de révélations, …
L’écriture simple, très imagée, très sensuelle, offre une jolie peinture de ce coin d’Italie, illustre parfaitement l’ambiance lourde qui émane d’un village figé et restitue de belle manière cette terre, ses odeurs, ses lumières, sa chaleur, sa dureté.