Un roman social maori percutant.
Becky Manawatu nous embarque dans les pas d’une lignée familiale fracassée par la vie et dresse un portrait âpre des Maoris de Nouvelle-Zélande.
Bones Bay, une histoire de fratrie, de famille, d’abandons, d’amour et de violence qui vous hante longtemps après avoir refermé le livre.
En Nouvelle-Zélande, deux frères doivent brutalement faire face à la mort de leurs parents. Ari, huit ans, est confié à la garde de sa tante et de son oncle dans un foyer où les coups assombrissent le quotidien.
Tauk, son grand frère, à l’aube de l’âge adulte, se sent coupable du drame qui a touché leurs parents et choisit de fuir, abandonnant son frère qui vit très mal ce départ. Ari trouve du réconfort auprès de sa jeune voisine, Beth, au caractère bien trempé, qui habite seule avec son père et, pour pallier ses angoisses, l’enfant se colle des pansements sur tout le corps.
Au fil des chapitres, l’autrice tisse habilement le fil de l’histoire dramatique de cette famille néo-zélandaise à travers les yeux des deux frères. En parallèle, nous remontons le temps et la lumière se fait sur le passé des parents des deux garçons. Un douloureux passé qui va venir les rattraper.
Déjà primé dans son pays, ce superbe roman nous arrive en France dans une traduction de qualité et par le biais d’une maison d’édition que je suis ravie de découvrir avec ce titre.
Un livre qui nous emmène à la rencontre de la communauté des Maoris, de leurs traditions et de leur culture. Une population gangrenée par la drogue et la violence liées aux gangs, principalement envers les femmes.
Une lecture poignante, cruelle mais dans laquelle toute once d’espoir n’a pas disparu. Les personnages sont attachants, notamment le jeune Ari, dont la voix est particulièrement réaliste.
En dépit de toute cette violence, de l’histoire terrible de cette famille déchirée, l’amour et la tendresse demeurent au travers d’une plume envoûtante et poétique.
Un récit coup de poing.