Deux pères, deux pays, deux passés.
Après l’étonnant Taqawan, Eric Plamondon entremêle l’histoire intime d’Oyana et l’histoire politique du peuple basque.
Un magnifique roman sur l'engagement, le déracinement, l’identité mais aussi sur les illusions et leur perte.
Oyana vit depuis vingt-trois ans à Montréal sous une fausse identité. En mai 2018, apprenant la dissolution officielle de l’ETA, elle décide de rentrer dans son pays natal, au Pays basque, de quitter son compagnon et de lui révéler dans des lettres, ce qu’elle lui a toujours caché. Elle a vécu au Pays basque français jusqu'à ce qu'elle apprenne qu’elle est la fille d'un activiste décédé et qu’elle soit contrainte de s'exiler après avoir été impliquée dans une opération commando meurtrière de l’ETA. Elle lui demande, non d'excuser, mais de comprendre. Ce retour lui permettra peut-être, si ce n’est d’effacer, au moins d’estomper le mal qui a été fait.
Ce livre court, à l’écriture rapide et précise, mêle habilement un destin individuel et celui d’un peuple. Outre le récit de son émouvante héroïne, Eric Plamondon montre comment se forge un engagement, comment une cause dévie, s’enferme dans une impasse et devient injustifiable. Il met en lumière l’ambiguïté entre résistance et terrorisme, la légitimité ou non de la violence, le poids du remords et des dettes.