Alep en guerre, la fuite des survivants, un sujet insoutenable, qui inonde l’actualité et dont on se détourne.
Christy Lefteri brosse dans L’Apiculteur d’Alep, un tableau pudique et bouleversant de l’exil, loin des statistiques et des analyses politiques. Elle s’inspire des survivants qu’elle a rencontrés dans des camps de réfugiés .
Nuri vivait à Alep avec son épouse Afra, son fils et ses abeilles. Et le bonheur explose avec les djihadistes. Le couple perd son garçon dans un attentat, tout est dévasté par les bombardements, Afra devient aveugle. Ils abandonnent tout, quittent leur pays pour l’Angleterre et on les suit sur ce chemin périlleux. On s’attache à ces personnages fragiles, en pleine tourmente, et à ceux qu’ils côtoient.
Un livre fort, bouleversant, servi par une écriture précise et sans fioriture. Beaucoup de sensibilité, d’émotion, mais sans pathos, se dégage de ce roman. C’est aussi un texte sur la renaissance puisqu’il faut apprendre à se reconstruire sur une terre d’accueil.
Un roman magnifique et tellement juste.